Repenser l’espace public aux abords des écoles maternelles et primaires en fonctions des besoins des enfants et pour privilégier la vie de quartier.

En bref

  • Commune, couverture géographique: Ville de Paris
  • Sujet: Aménagements urbains aux abords des écoles maternelles et primaires
  • Matière: mobilité, urbanisme, environnement
  • Objectif, nature du projet: Rendre la ville agréable et sûre en affirmant le caractère piétonnier de la voirie et son paysage végétal, afin de refaire de la rue un lieu de vie du quartier où les enfants peuvent circuler en toute sécurité, tout en luttant contre les ilots de chaleur.
  • Contexte : à Paris, de nombreuses écoles maternelles et primaires sont essentiellement fréquentées par les enfants du quartier. Apaiser et sécuriser les abords des écoles doit rendre la ville plus sûre et accueillante, en particulier pour les enfants qui pourront mieux s’y rendre à pieds. Ainsi, l’école constituera un lieu central de vie du quartier. Végétaliser ces espaces contribue à un environnement plus sain et plus durable.
  • Périmètre du projet : les vingt arrondissements du centre de Paris
  • Bénéficiaire(s) direct(s) et indirect(s), profil: les enfants des écoles maternelles et primaires, les riverains, la vie de quartier
  • Budget: variable
  • Equipe pilote: Direction de la voirie et des déplacements de la Ville de Paris
  • Période concernée : 300 projets entre 2022 et 2026.

Processus

La Ville de Paris a tout d’abord procédé à un recensement des écoles susceptibles de profiter d’un aménagement de rues aux abords des écoles, en fonction notamment du gabarit de la voirie et d’autres critères tels le passage des transports en commun ou le volume du trafic motorisé. Deux types d’aménagements ont été établis, suivant les contraintes de la voirie permettant ou non la fermeture de celle-ci (accès garages, besoins de livraisons, …). La piétonisation complète est toujours privilégiée, quitte à appliquer des solutions spécifiques d’accès au cas par cas. La rue est soustraite à la circulation au moyen de barrières fixes que seuls les services de secours, les services publics d’entretien ou l’un ou l’autre riverain autorisé peuvent ouvrir. Le stationnement y est interdit, si bien que la totalité de l’espace peut être récupéré pour d’autres fonctions. Une grande partie de ces surfaces sera verdurisée en tenant compte de diverses contraintes telles que l’accès des véhicules de secours, les inter distances à respecter entre les arbres, l’encombrement du sous-sol par les réseaux ou encore des réglementations du plan Vigipirate. Différentes palettes végétales seront appliquées en fonction de l’identité des lieux. Le reste de l’espace sera aménagé en un lieu de vie tourné vers l’enfant. Des marquages ludiques seront mis en œuvre, complétés par la pose de bancs confortables pour tous les âges. Afin de lutter contre les ilots de chaleur, un revêtement clair sera mis en place ce qui mènera à une diminution de la température du revêtement de l’ordre de 6°c par rapport à un sol noir.

Quand le maintien de la circulation est inévitable, un aménagement en parvis est préconisé. Celui-ci s’obtiendra par la suppression des emplacements de parking devant et aux abords de l’école, par l’élargissement des trottoirs tout en prévoyant la végétalisation de l’espace et la pose d’un revêtement clair.


Résultat(s) et impact

Après plus de deux ans de mises en place progressives, le succès des rues aux écoles n’est plus a démontrer. Mis à part dans les arrondissements de l’ouest parisien, où la possession et l’usage de l’automobile restent élevés, les demandes de nouveaux aménagements affluent partout ailleurs. Le concept s’est même élargi à tous les lieux consacrés à l’accueil d’enfants et des demandes d’élargissement du périmètre se font en de nombreux endroits. Le succès des rues aux écoles est cependant favorisé par le système scolaire français qui impose, pour les écoles publiques, de s’inscrire dans une école de son quartier. Ainsi les enfants habitent généralement à moins de dix minutes à pieds de leur école, ce qui favorise la mobilité active. Avant chaque projet, des réunions publiques sont organisées afin de recueillir les questions et remarques des riverains. Les inquiétudes tournent généralement autour de l’accessibilité des services de secours, des bruits que cela pourrait générer dans la rue, des impacts sur les interventions d’éventuels corps de métier et des possibilités de chargement/déchargement.

Pour évaluer sa politique des rues aux écoles, la mairie de Paris a commandé une analyse au bureau C.A.U.E. (Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement) qui a étudié les impacts autour de six rues choisies en fonction de leurs spécificités et réparties sur l’ensemble du territoire parisien. Des observations ont été organisées dans chacune de ces rues à raison de cinq créneaux horaires d’une durée de deux heures chacun, puis des entretiens in situ des passants ou/et des acteurs locaux ont été menés pour compléter cette analyse. Ensuite, les Directeurs et certains Responsables Éducatifs des écoles situées dans les six rues étudiées ont été à nouveau interrogés pour recueillir leurs retours plus d’un an après les transformations. De manière générale, le retour des observations et des entretiens faits dans les rues sélectionnées est très positif. La rue piétonne garantit la sécurité des enfants. L’espace dégagé devant les écoles permet au corps éducatif de communiquer plus facilement avec les parents et permet aux enfants de jouer dans la rue. La majorité des personnes interrogées s’accorde sur l’amélioration du cadre de vie grâce aux aménagements. L’analyse a également révélé quelques points négatifs dus à la circulation des autres usagers. Dans les rues non soustraites à la circulation, des voitures continuent d’emprunter la rue aux heures interdites, même si cette circulation se fait généralement à l’allure du pas, elle constitue cependant un danger pour les enfants et autres piétons présents. La circulation de deux-roues pose encore problème car les scooters profitent des espaces laissés pour les accès aux cyclistes pour emprunter la rue et les cyclistes eux-mêmes le font souvent à des allures trop vives sans respecter la présence des piétons. D’autres observations plus positives ont également été relevées concernant les aménagements ludiques, les parcelles verdurisées ainsi que le mobilier urbain. Cela a amené le C.A.U.E. à éditer un certain nombre de recommandations pour améliorer les rues aux écoles existantes et mieux imaginer les futures réalisations.

L’ensemble de ces analyses est repris dans un document de synthèse des observations et enquêtes réalisées entre février 2022 et février 2023.

Pièces Jointes : 


Personne de contact pour plus d’informations

Délégation aux Territoires
Direction de la voirie et des déplacements
+33 6 11 96 67 69
121 Avenue de France, 75639 Paris Cedex 13

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