La Fédération des CPAS Bruxellois publie une étude "harmonisation des pratiques et politiques en matière de soins de santé des 19 CPAS de la Région de Bruxelles-Capitale", sur l'accès aux soins de santé des personnes émargeant aux CPAS dont l'objectif était d'identifier les barrières existantes et les pistes pour les réduire. Pour 2020, les 19 CPAS de la Région Bruxelles-Capitale s'engagent à harmoniser et à renforcer leurs pratiques et leurs politiques en la matière au travers de 4 grandes thématiques : collaboration avec les acteurs de la santé, automatisation de l'accès aux soins, carte santé et médicaments.

La complexité du système de santé sur le territoire Bruxellois, les contraintes légales entourant la prise en charge des frais de santé et la diversité des politiques et des pratiques des CPAS noient les acteurs dans un dédale administratif et procédurier engendrant un désarroi face à celui-ci et générant une forme de violence institutionnelle.

Le coût de la santé est souvent une charge insurmontable notamment pour les familles précarisées et les soins de santé passent alors au second plan.

C’est pourquoi, la Fédération des CPAS Bruxellois a décidé de travailler sur les barrières d’accès aux soins de santé rencontrées par les personnes émargeant aux CPAS ainsi que sur le coût de la santé mettant certains en situation d’indigence.

L’idée centrale de la démarche est d’offrir une réponse collective de la part des 19 CPAS pour une aide individuelle sur mesure. Une étude sur l’harmonisation des pratiques et des politiques en la matière des 19 CPAS bruxellois a ainsi été commanditée, financée par la COCOM et réalisée par Cécile Daron, chargée de projet, durant un an.

L’étude met en avant un socle commun et des principes fondamentaux sur lesquels l’ensemble des CPAS de la Région bruxelloise pourrait se mettre d’accord. Bien entendu, il faut tendre à une harmonisation vers le haut et non à un nivellement par le bas. Autrement dit, il faut prendre connaissance des pratiques les plus avantageuses pour l’usager et les harmoniser, tout en laissant de côté celles qui peuvent poser un problème de cohérence, de compréhension ou de coût pour le bénéficiaire ou encore ouvrir moins de droits que ceux qu’il possède aujourd’hui dans telle ou telle commune. Ce travail ne peut se faire qu’en partenariat avec les différents partenaires actifs en matière de soins de santé : INAMI, mutuelles, SPP Intégration sociale, hôpitaux, médecins généralistes, pharmaciens, maisons d’accueil...

Sur base des résultats de cette étude, la Fédération des CPAS Bruxellois a déterminé, avec ses 19 membres, 4 axes de travail d’harmonisation pour l’année 2020 :

  1. Les relations avec les acteurs médicaux : la mise en place de plateformes régionales de concertation ; l’intégration des acteurs médicaux dans la coordination sociale locale ; l’élaboration de convention commune entre CPAS et prestataires ; l’élaboration de documents d’information.
  2. L’automatisation de l’accès aux soins : la détermination d’un accès à un ensemble de prestations sur base de critères simples et facilement vérifiables ; l’intégration des bénéficiaires dans une base de données sécurisées accessibles aux partenaires.
  3. La carte santé : l’élaboration d’un modèle ; l’identification de la couverture minimale ; la détermination du public visé.
  4. La liste des médicaments D : la révision de la liste des médicaments pris en charge sur fonds propres par les CPAS en ambulatoire et en milieu hospitalier ; la généralisation de son application par phase.


Cette étude montre que tendre vers une harmonisation des pratiques n’est pas simple parce qu’elle se joue à plusieurs niveaux, du cadre légal à la déontologie du travailleur social en passant par le contexte budgétaire. Pour cette raison et consciente de la multiplicité des parties prenantes, la Fédération des CPAS Bruxellois demande aujourd’hui une implication de tous les acteurs à ce travail d’harmonisation.
 

« La santé est la condition première du bien-être des personnes. Pourtant, faute de moyens suffisants, les personnes en situation de précarité sont contraintes de relayer les soins de santé au second plan, aggravant ainsi parfois leur situation. A cet égard, les CPAS jouent un rôle important pour garantir l’accès aux soins, tant sur le plan préventif que curatif. C’est pourquoi les 19 CPAS s’engagent cette année à faciliter encore davantage cet accès et à le renforcer pour tous les bénéficiaires en Région bruxelloise » explique Karine Lalieux, Présidente de la Fédération des CPAS Bruxellois.
 

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