Les 7 et 8 décembre 2022 se tenaient à l’hôtel Manos de Bruxelles les Training Academies IncluCities, conclusion d’un projet européen de trois ans entre différentes localités autour de la question de la migration et l’accueil des primo-arrivants. L’occasion de tirer un bilan de ces partenariats riches en enseignements pour les communes participantes, parmi lesquelles Bruxelles et Schaerbeek. De nombreux(ses) intervenant(e)s furent convié(e)s pour évoquer les résultats de ce projet, mais aussi la question de la migration de manière générale.

L’Union Européenne est touchée, depuis maintenant plusieurs années, par d’importantes vagues migratoires liées au contexte géopolitique international. Dans ce cadre, le projet IncluCities – co-financé par la Commission Européenne – a réuni pendant trois années huit villes et communes européennes aux profils différents autour de la gestion de cette crise. Quatre d’entre elles ont clôturé ce partenariat à la fin de l’année 2022 : les deux communes bruxelloises ainsi que Saint-Jean-De-La-Ruelle (France), et Jelgava (Lettonie).

Le principe est simple : deux localités s’associaient pour établir ensemble un plan d’action pour celle qui est mentorée, visant à répondre au mieux aux défis soulevés par cette crise. Cette relation de mentorat ne signifiait pas un rapport à sens unique, mais bien un réel partenariat, un échange mutuel pour analyser la situation et les besoins, et où les deux parties pouvaient apprendre l’une de l’autre. Les deux matinées de ces Training Academies étaient dédiées à différentes conférences sur cette thématique.

(Re)créer du lien

La première journée fut dédiée au premier binôme, à savoir les villes de Bruxelles (mentore) et de Saint-Jean-De-La-Ruelle (mentorée). Bien qu’ayant deux profils différents, les deux se trouvent particulièrement exposées à la question des primo-arrivants. Saint-Jean-De-La-Ruelle, qui compte 20.000 âmes, possède un nombre d’habitants d’origine étrangère deux fois plus élevé que la moyenne nationale, et cherche le moyen de recréer du lien avec cette partie de la population, souvent précarisée et/ou marginalisée. La commune a pu s’inspirer de plusieurs actions mises en place à la Ville de Bruxelles, comme la simplification administrative ou la prise en charge spécifique des femmes, sans pour autant chercher à les intégrer telles quelles.

La question de l’intégration

La seconde journée était, elle, dédiée aux communes de Schaerbeek (mentore) et de Jelgava (mentorée). Cette dernière est actuellement sujette à d’importants flux migratoires depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et cherche à prioriser l’intégration des nouveaux arrivants souhaitant s'établir de façon durable dans la ville. Une nécessité d’intégrer qui trouve également écho dans la ville belge, elle aussi soumise à la crise des réfugiés et à ce besoin de leur offrir une place au sein de la société. Si la commune lettone a déjà fait beaucoup pour assurer un accueil positif aux Ukrainiens, elle souhaite s’inspirer de Schaerbeek sur plusieurs points, comme l’établissement de liens informels, le développement de l’intégration par la langue ou encore une meilleure implication du milieu associatif.

Ateliers et échanges

Les après-midis furent elles dédiées à plusieurs « workshops ». Le but : permettre aux différents acteurs de terrain d’échanger sur les difficultés liées à l’arrivée, à l’accueil et à l’intégration des primo-arrivants, et les solutions pour permettre d’y répondre. L’occasion aussi de rappeler l’importance de travailler ensemble, en synergie entre les différents niveaux, et la nécessité d’une approche pluridisciplinaire.

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