« Seul un financement juste et pérenne des CPAS peut répondre aux mouvements des travailleurs sociaux bruxellois »

Dans le contexte des mouvements de grève initiés par le Front commun syndical, la Fédération des CPAS bruxellois partage pleinement le constat d’une dégradation des conditions de travail des agents des CPAS, toujours plus sollicités pour accompagner les familles les plus modestes durement impactée par les crises successives (crise sanitaire, crise de l’accueil des réfugiés, crise de l’énergie, inflation…).

Au cours de ces dernières années, il a maintes fois alerté les Gouvernements concernés de l’insuffisance des moyens structurellement nécessaires aux CPAS à l’accomplissement de leurs missions.

Pour continuer à remplir efficacement un service public en faveur des plus modestes, mais aussi de l’ensemble de la population bruxelloise qui fait de plus en plus appel à nos CPAS, la Fédération des CPAS bruxellois en appelle au Gouvernement fédéral et à la Région bruxelloise pour garantir l’avenir de nos institutions et de nos équipes, et dès lors disposer d’un financement structurel à la hauteur des besoins. 

Un plus juste remboursement des aides financières, dont une partie encore trop importante reste à charge des pouvoirs locaux constituerait un premier signal important en ce sens. Des moyens plus pérennes sont indispensables pour recruter du personnel complémentaire et ainsi, mieux répartir la charge de travail entre les travailleurs sociaux. Ces moyens additionnels sont également nécessaires pour rémunérer plus justement leur travail et rendre leur fonction plus attractive, à l’heure où les CPAS connaissent une pénurie de personnel. 

Pour Khalid ZIAN, président de la Fédération des CPAS bruxellois, « La fonction publique locale en Région bruxelloise est le parent pauvre des agents de l’État au sens large. Cette faiblesse est un véritable handicap pour l’attractivité des pouvoirs locaux bruxellois, et pour les CPAS, qui peinent à recruter des travailleurs sociaux ». 

Avec la succession de crises que sont l’épidémie de Covid, l’explosion des prix de l’énergie ou encore la crise des réfugiés, nos équipes trouvent des solutions pour les gens en difficulté, mais elles atteignent leurs limites », poursuit Khalid Zian. « Leur charge de travail a considérablement augmenté, alors que les moyens humains n’ont pratiquement pas évolué. Malgré leur engagement, nombre de travailleurs sociaux sont épuisés et désabusés. Beaucoup d’entre eux sont tentés de jeter l’éponge face à la pression et au manque de perspectives d’amélioration de la situation ». 

« La pauvreté et la protection sociale des familles les plus fragiles sont avant tout des problématiques nationale et régionale. Il revient à ces niveaux de pouvoirs d’y apporter des réponses, financières en particulier, et non à faire reporter les charges sur les CPAS et, in fine les communes, dont les finances sont exsangues » souligne Khalid ZIAN. Et de conclure : « Oui, bien évidemment, je partage les constats et les revendications des travailleurs sociaux en grève ».