1) Qu’est-ce qui a mené votre commune à prendre part au Programme de CIC et quand l’avez-vous rejoint ?


Lorsque les autorités communales ont été contactées en 2011, la commune de Woluwe-Saint-Lambert soutenait depuis plusieurs années des projets de solidarité internationale et de coopération au développement. Au-delà de ces soutiens principalement financiers, le Collège des bourgmestre et échevins avait la volonté de s’investir de manière active dans de tels projets. Les responsables CIC de Court-Saint-Etienne, en partenariat avec la commune de Kasa-Vubu, ont été interpellés lors d’une mission par les autorités de Bandalungwa, commune voisine de Kasa-Vubu. Ils sont venus rencontrer les autorités de Woluwe-Saint-Lambert pour leur présenter le projet. Ceci faisant écho à la volonté du Collège, des échanges avec la commune de Bandalungwa ont débuté et le partenariat a vu le jour en mai 2011.


2) Quelle vous semble être la plus-value d’un tel programme ?


La force de ce programme est de permettre à des fonctionnaires communaux belges d’apporter leur expérience et leurs connaissances techniques à leurs homologues congolais. En effet, il nous semble que la coopération au développement est plus efficace quand ce sont des personnes compétentes dans la matière concernée qui viennent en soutien à leurs homologues. Or, renforcer les administrations communales congolaises, premier contact entre la population et son administration, ne peut que contribuer à renforcer la confiance de la population envers ses autorités mais aussi stimuler la participation citoyenne et le contrôle démocratique des autorités administratives.


3) Quelles difficultés avez-vous éventuellement rencontrées et comment avez-vous pu y remédier ?


La première difficulté réside dans les différences culturelles et de pratiques administratives entre les partenaires. C’est une source d’incompréhension réciproque des modes de fonctionnement et des attentes de l’autre. Cela nécessite un temps d’adaptation certain, tant pour les partenaires congolais que pour les fonctionnaires belges, mais constitue aussi un véritable enrichissement pour améliorer son propre fonctionnement. L’autre difficulté est liée au coût important des missions vers la République démocratique du Congo qui limite le nombre de passages sur place. Il s’en suit divers blocages que l’on ne peut résoudre que sur place.

4) Quels bénéfices vos communes respectives (et leurs populations) tirent-elles de cette expérience ?


Pour l’administration de Bandalungwa et la population locale, les avantages sont relativement évidents : amélioration du fonctionnement des services communaux et de l’accueil au sein de l’administration locale, actions de sensibilisation visant à mieux comprendre les obligations du citoyen en matière d’enregistrement des naissances,… En outre, le partenariat CIC a débouché sur d’autres projets qui, de manière plus spécifique, contribuent à améliorer la qualité de vie des habitants. Citons notamment le projet de recyclage des déchets mené par une ONG belge dans deux quartiers de Bandalungwa ou la création, par Dynamo International, d’un centre d’accueil d’urgence pour enfants des rues.

Pour l’administration de Woluwe-Saint-Lambert, il s’agit d’un véritable enrichissement pour les agents participant à ses missions, confrontés à de nouveaux défis qui contribuent à améliorer la gestion des difficultés auxquelles ils sont confrontés dans leur travail. Pour le service Etat civil/Population, cela donne aussi une meilleure compréhension de la manière dont les actes rédigés à l’étranger sont émis et des questions à poser pour traiter ceux-ci en Belgique.

Pour la population de Woluwe-Saint-Lambert, ce projet a permis de mener en Belgique diverses actions visant à sensibiliser les Woluwéens, et notamment les élèves fréquentant les écoles communales, aux réalités du Sud. Il s’agit notamment de projets tels qu’un duplex entre Woluwe-Saint-Lambert et Bandalungwa au cours duquel les élèves belges et congolais ont battu simultanément « tambours pour la paix ». Des récoltes de matériel scolaire et de matériel d’hygiène ont aussi été réalisées dans les écoles et dans divers lieux publics.


5) Comment vos communes respectives communiquent-elles autour de ce projet ?


A Woluwe-Saint-Lambert, outre divers articles dans le journal communal, les actions de sensibilisation à la coopération Nord/Sud (Festival de la Solidarité internationale, Soirée africaine,…) sont autant d’occasions de parler du projet CIC. Les récoltes de matériel à destination de Bandalungwa impliquent aussi une réelle participation de la population.

A Bandalungwa, la communication se fait par de nombreux canaux : banderoles informant sur diverses actions lancées dans le cadre du programme CIC, lancement de diverses actions de sensibilisation aux droits de l’Homme et aux droits de l’enfant permettant de présenter le projet, création d’un théâtre-forum sur l’enregistrement de la naissance qui tourne dans divers quartiers de Bandalungwa, identification via des panneaux et des autocollants des bâtiments et du matériel acquis dans le cadre du programme, contacts réguliers avec la société civile (associations de défense des droits des femmes, des droits des enfants,…) et par des échanges avec la presse congolaise au sujet des réalisations du partenariat entre Woluwe-Saint-Lambert et Bandalungwa.

6) Quels sont les défis à relever à l’avenir dans le cadre de la coopération internationale communale ?


Pour nous, le principal défi est de davantage associer la population, à Woluwe-Saint-Lambert et à Bandalungwa, dans le projet, notamment par la multiplication d’actions de sensibilisation aux enjeux du programme mais aussi aux enjeux de la solidarité entre nos communes. Ceci implique sans doute de dépasser le cadre administratif et technique du projet CIC en créant des outils de communication nouveaux, tant au Nord qu’au Sud.


Témoignage de Véronique DUMOULIN, responsable du service des Relations extérieures, et Patrick de MÛELENAERE, agent au service des Relations extérieures – Administration communale de Woluwe-Saint-Lambert